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« Peut-on vieillir heureux » ? Une nouvelle conférence de Marie de Hennezel

Actualités Domitys

Mis à jour le 19 mai 2022

Marie de Hennezel vous donne rendez-vous en résidences Domitys à l'occasion d'une nouvelle conférence. La psychologue spécialiste du bien vieillir et partenaire de longue date de Domitys nous invite à changer de regard sur la vieillesse et nous donne des clés pour y parvenir. Interview.

Le titre de votre conférence suggère que vieillir heureux est une gageure…

C’est en effet un titre un peu provoquant parce que notre société a une image négative et assez dévalorisante de la vieillesse. Cette image est d’ailleurs contestée aujourd’hui par toute la génération des « boomers » d’après-guerre qui ne s’y reconnait pas et qui veut changer l'image du vieillissement. Cette génération se constitue d'ailleurs aujourd'hui en mouvement citoyen pour qu’à l’avenir aucune décision ne soit prise "pour les vieux, sans les vieux". Une autre image du vieillissement est possible ! Et je crois qu’il est de notre responsabilité de donner aux jeunes une autre vision de la vieillesse, de nourrir l’imaginaire de nos enfants pour leur montrer qu’on peut avoir une vieillesse heureuse. Ils n’attendent que ça de nous voir heureux.

Car vieillir ce n’est pas uniquement une histoire de perte et de diminution. Victor Hugo a dit : « Mon corps décline, ma pensée croit ; dans ma vieillesse il y a une éclosion ». C’est très beau et très juste ! Alors oui, on ne peut pas faire à 80 ans ce qu’on faisait à 40 ans, mais la pensée n’est pas destinée à s’user et à diminuer. Il faut arrêter de dire que la vieillesse entraine nécessairement une altération des facultés cognitives. Ce n’est pas du tout une fatalité !

Vous dites justement qu’on peut « décider » de vieillir heureux…

Oui, je le crois et je l'assume. On peut décider d’avoir une vieillesse, heureuse, féconde et intéressante si on reste ouvert au nouveau. C’est un état d’esprit. Bien sûr, il faut s’alimenter correctement, bouger et rester en lien, mais l’ouverture du cœur est, je crois, la clé du bien vieillir. Même s’il y a des choses qui vont moins bien : on marche moins bien, on ne peut plus courir ou sauter comme avant… ce qu’on peut faire relève plus de l’intériorité. Et voir le verre à moitié plein, plutôt qu’à moitié vide, c’est aussi une décision qu’on peut prendre tous les matins.

J’ai vu en résidence Domitys des personnes de plus de 90 ans, qui continuent à apprendre, à lire, qui ont gardé toute leur vitalité. On peut apprendre jusqu’au bout et notre cerveau adore ça. Entretenir la plasticité cérébrale est une manière de prévenir les pertes cognitives. Vieillir c’est découvrir des choses nouvelles… C’est une autre jeunesse, de cœur et d’esprit !

C’est donc quelque chose qu’on peut travailler ?  

Oui, ça ne va pas toujours de soi. Vous savez, les personnes qui voient tout en noir s’engagent plus rapidement sur la pente de la perte d’autonomie. Garder son autonomie, c’est aussi dans la tête que ça se passe. Il faut trouver en soi des ressources qui permettent de vivre ce temps de la vie. C’est une discipline, mais il existe des clés qui peuvent nous y aider : ne pas mettre la mort de côté, y réfléchir, mettre en ordre ses affaires pour se sentir plus léger - beaucoup de gens l'ont d'ailleurs fait au moment du confinement - et surtout, donner de l’énergie à ce qui nous procure de la joie.

Tout le monde à des sources de joie, mais elles ne sont pas les mêmes pour tout le monde : la musique, la peinture, la nature, jouer aux cartes avec ses amis, ses petits-enfants… Il faut entretenir ces plaisirs et aller chercher ce qui nous fait du bien.

On peut aussi retrouver un moment dans la vie pendant lequel on a été parfaitement bien, et évoquer ce souvenir pour s’y reporter en imagination et retrouver la sensation de sécurité ressentie à l'époque.

Ce sont autant de sujets que j’aborde dans ma conférence, notamment à travers de petits exercices.

La conférence peut se poursuivre par un parcours d’ateliers « l’Aventure de vieillir » proposé en résidences Domitys. En quoi consiste-t-il ?

L’objectif est d’échanger sur ce qu’il y à a l’intérieur de soi, d’heureux, de fécond et d’intéressant. Trois mots qui me sont chers. Ce parcours de 8 séances que j’ai créé et animé pendant de nombreuses années est aujourd’hui assuré par des psychologues formés à ma méthode de travail. Il s’agit plus d’un groupe de partage. L’animateur lance un thème choisi par les participants (la sagesse, la transmission par exemple) puis les invite à en parler.

Quand on arrive à échanger en petit groupe sur ce que l’on vit, on crée une amitié entre les gens qui est différente, plus profonde. Et croyez-moi, quand on ose parler de soi dans un climat de confiance et de bienveillance, on restaure l’estime de soi et on construit une image plus positive de la vieillesse.

Pour assister à la conférence, rendez-vous en résidence Domitys :

Les horaires des conférences seront mises à jour au fur et à mesure sur cet article. 

Marie de Hennezel parle de vous… 

Marie de Hennezel, est une psychologue, psychothérapeute, écrivaine et conférencière française. Spécialiste du bien vieillir, elle contribue activement à changer l’image du grand âge dans notre société. Partenaire privilégié de Domitys, elle intervient régulièrement en résidences. 

Parmi ses ouvrages : 

  • L'âge, le désir et l'amour, éditions Pocket 2016
  • Et si vieillir libérait la tendresse, InPress, 2019, en coll. avec Philippe Gutton 
  • Vivre avec l'invisible, Robert Laffont, 2022

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